Les mouvements ouvriers français

Le mouvement ouvrier en France s’est imposé commet un phénomène historique et social majeur, reflétant les luttes, les espoirs et les défis des classes laborieuses face à l’évolution industrielle et politique du pays. Enraciné dans les révolutions industrielles du XIXe siècle, ce mouvement a profondément influencé le paysage socio-politique de l’hexagone. Ce texte se propose de parcourir l’histoire de ces mouvements, en mettant en lumière leur naissance, leurs luttes, et leur évolution, avant de se pencher sur l’aspect particulier du communisme ouvrier, son idéologie et ses spécificités.

Histoire

Le mouvement ouvrier en France a joué un rôle déterminant dans l’histoire sociale et politique. On peut le faire remonter à la Révolution française de 1789. Cette période a vu l’émergence de transformations sociales majeures, notamment l’interdiction des syndicats et des grèves par la Loi Le Chapelier en 1791. Il a aussi assisté à la montée des revendications proto-socialistes sous l’influence des sans-culottes.

Au cours du 19e siècle, le mouvement s’est intensifié. L’échec de la conspiration des Égaux en 1795, qui proposait un projet communiste, a marqué le début d’une ère de lutte accrue pour les droits ouvriers. Cette période a vu des avancées significatives, notamment avec les premiers vrais syndicats formés entre 1831 et 1834, et le soulèvement de juin 1848 à Paris. La Commune de Paris en 1871, bien que brève, a été un grand moment clé, caractérisé par l’adoption de mesures ouvrières et socialistes importantes.

Après la Commune, le mouvement a continué à se diversifier et à se structurer. La fondation de la Confédération Générale du Travail (CGT) en 1895 a marqué une étape importante dans la consolidation de la lutte ouvrière. Le début du 20e siècle a été témoin d’une augmentation des grèves et d’une solidification de la lutte ouvrière.

La Première Guerre mondiale a divisé le mouvement, mais la période de l’entre-deux-guerres a vu une reprise de l’activité syndicale, culminant avec la création de la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens (CFTC) en 1919. Après la Seconde Guerre mondiale, le mouvement ouvrier a connu à nouveau une forte intensité, avec d’importantes grèves dans divers secteurs.

Les dernières décennies du 20e siècle ont continué à témoigner de l’importance du mouvement ouvrier en France. Des événements notables comme la grève autogestionnaire à l’usine LIP de Besançon en 1973 et le mouvement contre le plan Juppé en 1995 ont souligné la persistance et l’évolution du mouvement ouvrier, en affirmant son influence dans la formation de la société française moderne.

Le communisme ouvrier : définition, typicité

Le communisme ouvrier, en tant que courant idéologique et mouvement social, se distingue par sa critique fondamentale du capitalisme et par sa vision d’une société égalitaire et sans classes. Dans une approche marxiste, on dirait aujourd’hui marxienne, ce mouvement perçoit le monde capitaliste comme un univers inversé, où les relations entre les marchandises dominent les interactions humaines, et où le travail des masses est subordonné à la logique de profitabilité du capital.

Dans cette perspective, le progrès scientifique et technique, au lieu d’améliorer le bien-être humain, engendre chômage et pauvreté pour de nombreux travailleurs. La compétition prime sur la coopération et l’action collective qui ont construit le monde. Dans ce contexte, la liberté économique individuelle est souvent réduite à une illusion masquant la contrainte de participer au marché du travail.

Le communisme ouvrier aspire à redresser ce monde inversé par une révolution communiste. Son objectif est de créer une société où la classe ouvrière, libérée de l’exploitation capitaliste, joue un rôle central. La société visée est caractérisée par l’abolition du salariat, la propriété commune des moyens de production et la mise en pratique du principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ». Le communisme ouvrier se distingue par son rejet de l’indépendance nationale, de l’étatisation de l’économie et des dictatures se proclamant socialistes. Il s’oppose également à tout soutien inconditionnel à des forces réactionnaires sous prétexte d’anti-impérialisme.

Ce mouvement trouve ses racines en Iran et en Irak, où des Partis Communistes-Ouvriers ont été formés en réaction aux régimes oppressifs. En Europe, l’Initiative Communiste-Ouvrière (ICO) s’est constituée en 2010, rassemblant des communistes inspirés par ces idées. L’ICO fonctionne à travers des cellules actives dans divers secteurs, promouvant un changement révolutionnaire immédiat et tangible. Leurs idées et activités sont diffusées via leur bulletin « Communisme-ouvrier » et leur site internet, en attendant la transformation de l’Initiative en un parti politique européen.

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